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Caminando los 20 años de la FAG II

Los 20, 21 y 22 de noviembre de 2015 la Federação Anarquista Gaúcha celebraba sus 20 años. Fue un evento muy enriquecedor en términos de encuentros, debates e intercambios. Decidimos difundir algunos materiales producidos en esta ocasión. Abajo reproducimos el discurso de lxs militantes de la FAG, un aporte muy valioso para nuestro análisis y nuestra práctica como anarquistas.

Les 20, 21 et 22 novembre 2015 la Federação Anarquista Gaúcha fêtait ses 20 ans. Ce fut un événement très enrichissant en termes de rencontres, débats et d’échanges. Nous avons donc décidé de diffuser certains matériels produits à cette occasion. Ci-dessous nous reproduisons le discours (sous-titré en français) des militante-s de la FAG, un apport précieux pour notre analyse et notre pratique en tant qu’anarchistes.

Durante el Acto de los 20 años de la FAG, en noviembre de 2015, varixs militantes anarquistas se expresaron para presentar un análisis de la coyuntura nacional e internacional ; también relataron experiencias populares así como aquellas desarrolladas por la corriente anarquista del especifismo. En este video, lxs militantes de la FAG intervienen para celebrar sus 20 años de existancia.

A l’occasion de la célébration des 20 ans de la FAG, en novembre 2015, de nombreux-ses militant-e-s anarchistes sont intervenu-e-s pour porter une analyse de la conjoncture nationale et internationale tout en relatant les expériences populaires ainsi que celles développées par le courant anarchiste issu de l’especifismo. Dans cette vidéo, les militant-e-s de la FAG prennent la parole pour célébrer leur 20 ans d’existence en tant qu’organisation anarchiste.

Brésil : vingt ans à enraciner l’anarchisme

Nous reproduisons ici un article que nous avons publié dans le mensuel ALternative Libertaire du mois de janvier.

Les 21 et 22 novembre s’est tenu l’anniversaire de la Fédération anarchiste Gaucha (FAG) à Porto Alegre. Deux jours d’échanges et de discussions autour des pratiques de cette organisation et de l’anarchisme au Brésil. L’occasion de revenir sur le courant de l’« especifismo » en Amérique du Sud.

Au milieu d’un petit parc du centre de Porto Alegre se dresse une banderole rouge et noir, où est tracée en lettres blanches l’inscription « Feria Libertária, FAG-CAB 20 anos ». C’est ici que la Fédération anarchiste Gaucha a installé son salon du livre et ses ateliers auxquels participent le milieu militant de Porto Alegre et de nombreuses organisations brésiliennes et d’autres pays. Livres, brochures, affiches, T-shirts imprimés de tout le continent s’étalent sur les stands de fortune. Sous une tente, des gens s’assoient en cercle pour écouter et débattre avec les militants et militantes anarchistes venu-e-s présenter leurs réflexions, activités ou encore la situation de leurs pays respectifs.

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Ce sont deux jours d’ateliers et de réunions (plénières syndicales, de femmes et internationale) intenses qui ont culminé lors de la soirée des 20 ans où se sont succédé des orateurs et oratrices de la Fédération anarchiste uruguayenne (FAU), de la Fédération anarchiste de Rosario (FAR), de la Coordination anarchiste brésilienne (CAB) et bien sûr de la FAG. Celles et ceux-ci ont su habilement analyser la conjoncture brésilienne, latino-américaine et mondiale, donnant à voir les défis, les positionnements et stratégies du courant anarchiste issu de l’« especifismo » [1]. La force des discours, l’émotion et l’exaltation suscitée par les « arriba los que luchan » repris en chœur par l’assemblée a laissé place en fin de soirée à une joyeuse fête, des échanges cordiaux et animés entre militantes et militants, qui ne se fatiguent jamais de débattre de la société actuelle et du monde nouveau dont ils et elles rêvent.

Une insertion sociale sur différents fronts de lutte

La FAG naît en 1995 à Porto Alegre, dans l’État de Rio Grande do Sul, et est une des premières organisations spécifistes du Brésil. Elle s’inspire de sa grande sœur la FAU, organisation fondatrice du courant spécifiste. Aujourd’hui, elle est présente dans quatre régions de ­l’État et est investie sur différents fronts de lutte. Le plus important est le front de lutte communautaire ou territorial, c’est-à-dire le travail au niveau des quartiers et des populations les plus précaires. Pour cela, la FAG dispose notamment d’un athénée libertaire où s’organisent différentes activités : éducation populaire, conscientisation, formation (par exemple avec la bibliothèque libertaire La Conquête du pain), cours d’autodéfense, ateliers de couture, mais aussi l’accès à des produits de l’agriculture paysanne, cultivés et distribués par un « assentamento [2] » du Mouvement des sans-terre (MST)… en effet de nombreux militantes et militants de la FAG sont aussi investi-e-s dans les luttes rurales et de récupération des terres.
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L’athénée est aussi un espace de coordination des solidarités et des luttes : ici se retrouvent des collectifs, tels que ceux pour la lutte du peuple noir, des collectifs féministes ou encore de soutien à la révolution kurde… là se retrouvent les militants et militantes pour mener des luttes de quartiers, axe d’insertion sociale central pour la FAG, dont les premières luttes ont été notamment d’organiser les « recycleurs et recycleuses [3] » de Porto Alegre.

Par ailleurs la FAG s’investit aussi sur les fronts étudiant et syndical. En effet, ces dernières années, le Brésil a vécu une radicalisation des bases syndicales qui ont mené de nombreuses grèves échappant au contrôle des directions bureaucratiques et parfois mafieuses. Autour de la FAG se retrouvent sympathisant-e-s et militant-e-s des différents fronts de lutte dans une «tendance» appelée Résistance Populaire, véritable outil de la stratégie spécifiste où convergent les luttes des différents secteurs.
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Un effort de convergence qui a permis par le passé de transformer des luttes syndicales en véritables luttes de quartier, comme dans le secteur de l’éducation par exemple. Ces vingt ans de construction de la FAG se sont accompagnés du développement d’autres organisations au niveau national et ont donné naissance à la Coordination Anarchiste Brésilienne (CAB) en 2012. Sur un territoire grand comme seize fois la France, développer le fédéralisme n’est cependant pas une mince affaire. La CAB marque un processus de construction d’une ligne théorique et pratique commune, en renforçant les organisations à la base notamment par l’accompagnement de nouveaux groupes et le soutien mutuel. Une pratique de soutien d’ailleurs courante entre organisations latino-américaines, dans l’optique de développer le courant spécifiste sur le continent.

La stratégie du spécifisme

Le spécifisme est un courant anarchiste propre à l’Amérique du Sud. Développé dans les années 1960 par la FAU, il puise principalement ses origines théoriques dans les écrits de Bakounine et de Malatesta (ce dernier s’étant exilé en Argentine). Deux axes centraux fondent ce courant : l’organisation spécifique des anarchistes et la pratique/l’insertion sociale [4].

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Le premier axe insiste sur la nécessité de s’organiser au niveau politique comme un groupe cohérent, pour pouvoir agir dans le mouvement social avec une expression, une pratique et une éthique libertaire. Le concept d’insertion sociale, quant à lui, renvoie à l’histoire particulière du Brésil qui connut, dans les années 1930, un repli du mouvement anarchiste dans des « cercles culturels et intellectuels », au détriment de l’activité dans le mouvement social et syndical.

Il s’agit donc d’un retour dans la lutte des classes des anarchistes organisé-e-s et non pas ­d’une forme d’entrisme, comme peuvent le pratiquer certaines organisations de la gauche autoritaire.

L’organisation doit être un petit moteur des luttes sociales, afin d’accompagner la création d’un pouvoir populaire : les spécifistes font alors le pari d’un peuple fort plutôt que d’une organisation forte. Le pouvoir populaire se construit depuis la base, à travers ce que les spécifistes appellent le front des classes opprimées, reconnaissant ainsi l’existence de différentes formes d’oppressions, qu’elles soient économique, de genre, de race ou encore en fonction de la catégorie sociale (la paysannerie, les chômeurs et chômeuses, les travailleurs et les travailleuses, etc.). Ceci se traduit par un investissement des militants et militantes par front de lutte avec des revendications propres (exemples : de quartier, étudiante, syndicale, rurale…) où ils et elles participent à l’émergence d’espaces où se construisent les solidarités et les convergences des différents fronts de lutte.

« Peuple dans la rue pour résister et pour lutter, peuple qui avance pour le pouvoir populaire. »

Caminando Las Luchas

[1] Ce qui signifie l’organisation spécifique des anarchistes, terme que nous traduisons approximativement par « spécifisme ».

[2] Territoire récupéré par le MST.

[3] Personnes en très grande précarité qui ramassent les déchets recyclables dans la rue pour les revendre.

[4] Pour approfondir la compréhension du courant spécifiste, voir : FARJ, Anarchisme social et organisation, éditions Brasero Social, 2013.

Caminando los « 20 años de la FAG »

Los 20, 21 y 22 de noviembre de 2015 la Federação Anarquista Gaúcha celebraba sus 20 años. Fue un evento muy enriquecedor en terminos de encuentros, debates e intercambios. Decidimos difundir algunos materiales producidos en esta ocasión. Abajo reproducimos el discurso de Juan Carlos Mechoso, un militante histórico y miembro fundador  de la Federación Anarquista Uruguaya. A continuación publicaremos otros materiales a medida que los vayamos editando.

Les 20, 21 et 22 novembre 2015 la Federação Anarquista Gaúcha fêtait ses 20 ans. Ce fut un événement très enrichissant en termes de rencontres, débats et d’échanges. Nous avons donc décidé de diffuser certains matériels produits à cette occasion. Ci-dessous nous reproduisons le discours (sous-titré en français) de Juan Carlos Mechoso, un militant historique et membre fondateur de la Federación Anarquista Uruguaya. Nous publierons ensuite d’autres matériels, au fur et à mesure que nous les éditons.

Durante el Acto de los 20 años de la FAG, varixs militantes anarquistas se expresaron para presentar un análisis de la coyuntura nacional e internacional ; también relataron experiencias populares así como aquellas desarrolladas por la corriente anarquista del especifismo. En este video, Juan Carlos Mechoso vuelve sobre la historia social de América Latina y la de la FAG que vio nacer.

A l’occasion de la célébration des 20 ans de la FAG, de nombreux-ses militant-e-s anarchistes sont intervenu-e-s pour porter une analyse de la conjoncture nationale et internationale tout en relatant les expériences populaires ainsi que celles développées par le courant anarchiste issu de l’especifismo. Dans cette vidéo, Juan Carlos Mechoso revient sur l’histoire sociale de l’Amérique Latine et celle de la FAG qu’il a vu naître.